Contexte
Le Sud du département de la Loire constitue l’un des bassins historiques de la métallurgie lourde en France. La fin du XX° et le début du XXI° siècle ont vu, partout en Europe, redistribuer les sites de production à l’échelle mondiale, libérant de nombreux espaces de leur vocation industrielle. Le bassin des Trois Vallées, Gier, Ondaine et Furan, hérite ainsi d’un patrimoine fortement empreint de toute l’histoire de l’ère industrielle qui se cherche aujourd’hui une réaffectation au sein de la conurbation stéphanoise dans le cadre de la Ville Durable. Après une période difficile, où la fermeture de la mine et son cortège de modifications de la carte des industries ont été souvent mal vécues, notre région se réorganise autour d’un nouveau dynamisme socio-économique, preuve en est l’image longtemps négative de notre patrimoine mémoriel qui retrouve aujourd’hui un argumentaire positif dans l’expression sociale, culturelle et industrielle stéphanoise.
Nombre de ces territoires — au sens des sociologues, pour qui un territoire se définit par un périmètre de résidence d'une population et d'inscription d'activités, et une autorité chargée de gérer ce à quoi elle le destine — vont être totalement banalisés dans les années à venir, dès lors qu’ils auront été réaffectés vers d’autres tâches socio-économiques. Au sein de ces territoires quelques sites constituent des lieux particuliers, délaissés temporaires ou définitifs, profondément marqués par leur histoire industrielle ou contenant des masses très importantes de matériaux pour lesquels il est impensable de revenir à un état antérieur à l’exploitation. Pour eux, la banalisation est retardée, voire déraisonnable et donc impossible. Néanmoins, ils peuvent aussi devenir des images positives du patrimoine industriel régional ; mieux, ils peuvent en devenir des acteurs. Il en est ainsi de certains terrils, miniers ou métallurgiques, susceptibles d’une réaffectation non seulement mémorielle ou ludique, mais aussi scientifique et pédagogique.
Sous cet « éclairage », de tels territoires peuvent devenir les outils d’une approche méthodologique visant à leur réaffectation, dans leurs dimensions scientifiques, économiques et humaines, ouvrant ainsi la porte sur de nouvelles méthodes de prévention des risques. Transformer de tels lieux en objet d’études, c’est en outre faire un peu de notre passé une composante forte de notre devenir. Cette démarche s’appuie sur une approche systémique qui relève de l’ingénierie environnementale, conduisant à une nécessaire interdisciplinarité organisée autour d’objets communs. Associer des industriels, des bureaux d’études, des laboratoires de recherche et les institutions civiles en amont de toute entreprise de réaffectation de ces territoires, apporte une plus-value incontestable par rapport au travail que peut entreprendre chacun des participants, contraint par ses propres échelles de temps, d’espace et de compétence.
C’est dans ce cadre qu’est apparue la volonté de fédérer des équipes autours de lieux d’intérêt pouvant s’ouvrir largement à l’ensemble des thématiques — scientifiques, médicales, sociologiques et patrimoniales, architecturales et urbanistiques— toutes concernées par notre histoire industrielle et de créer la structure de GIS nécessaire à l’animation de ces thématiques autour de ces sites.